[rp] La place de la mairie

[venant de la foret]


Candide montant Cunégonde arriva de bonne heure sur la place, les maraichers et autres artisans installaient tout juste leur étals. Une brume occupait encore pour quelques instants les lieux. Il senti les pigeons s'éveiller dans sa besace, lui rappelant, si besoin était, qu'il avait un message en partance ... Il sortit le parchemin, l'attacha à la patte de Roger et lança les deux pigeons.

Allez mes beaux ... faites votre besogne !

Il regarda les deux pigeons s'éloigner dans le ciel brumeux, descendit de cheval et parcouru la place du regard avant de s'engouffrer dans la taverne.

[sortant de la taverne du Cha Toyant, avec un gros mal de tête]

Candide avançait comme un zombie, on n'était pas à la fin de la matinée, qu'il avait déjà bu comme à la fin de la soirée. Il s'arrêta dans la ruelle sombre, s'appuya dos au mur de pierre. Il respira lentement , l'air frais emplissant ses poumons lui rendit un peu de lucidité.

Le pigeon à Aza, la taverne et le chouchen qui n'arrêtait pas de remplir son verre. Le parfum ... Nadou était dans la taverne, elle avait dû le voir mais il ne se souvenait pas qu'ils se soient salués.

Les licornes ...

Il réfléchit un moment, difficilement, les vapeurs de chouchen faisaient un doux matelas où s'assoupissaient son esprit. Il devait acheter quelques accessoires sur le marché.
Il ressorti de la ruelle, la démarche un peu raide et mal assurée, il déboucha sur le marché grouillant de monde. Fendant la foule tant bien que mal, il avisa un étal où s'entassait les cordages et les bouts, après avoir marchandé, il repartit avec trois longueurs d'au moins trente pieds. Un peu plus loin, il acheta une hachette, puis quelques fripes et enfin les provisions de bouche.
Il emplit sa besace de miches de pain, de viandes séchées et de bouteilles de chouchen.

Pour retrouver Cunégonde, il passa devant l'auberge du Cha Toyant, elle semblait bien pleine en cette fin de matinée. Un coup d'œil appuyé à travers le verre sale de la fenêtre, lui confirma la présence de Nadou, elle était attablée avec une autre personne, qu'il ne pouvait pas distingué, Elmer sans doute.

L'étau se resserrait, mais autour de qui ? une partie des réponses étaient dans les mains de Nadou, le reste en découlerait.

Il chargea Cunégonde de ses provisions, s'aida d'un tonnelet pour monter en selle et prit le chemin de la foret

[plus tard dans la journée]


après avoir quitté la foret, Candide s'était mis à la recherche de Nadou.

Voilà un moment que Candide était immobile dans la ruelle, à l'abri des regards. Il se serrait dans son manteau, on aurait dit un vagabond avec ses cheveux ébouriffés, son visage plus rasé. Seul son regard insistant, balayant la foule, avait l'air vivant. Il reconnu plusieurs des villageois dans la foule, mais pas de trace de Nadou, pourtant elle venait souvent au marché, il finirait bien par l'apercevoir ... Aurait-elle des informations sur les intentions du chasseur ?
Il avait encore des vapeurs d'alcool dans la tête, sa course folle et nue ne l'avait pas totalement dégrisé, il avait vraiment trop abusé du chouchen de bon matin ...
Il prit un bout de pain dans sa poche et en mâcha un morceau.

Soudain il crut l'apercevoir, à l'autre bout de la place, elle parcourait les étals. Il la suivit du regard un moment, lorsqu'elle se dirigea dans sa direction, l'avait-elle vu ? Il était si peu discret ?
Elle passa devant la ruelle sans le voir, elle avait l'air de scruter la place.

Nadou, Nadou .... appela-t-il, mais ses mots étaient couverts par le brouhaha du marché, elle ne répondit pas. Il s'avança, lui posant la main fermement sur l'épaule, un peu trop peut être ... Nadou .... Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, que la jeune femme surprise s'était retournée vivement, ne reconnaissant pas Candide du premier coup d'oeil dans la pénombre de la ruelle, elle lui asséna un coup de panier en pleine figure !

Candide, lui aussi surpris, reçu le projectile d'osier sans même un geste pour l'esquiver et se retrouva assit par terre contre le mur. Il se frotta le visage endolori Nadou, ça va , ce n'est que moi, Candide .... Il se releva en s'appuyant au mur, décidément ce n'était pas son jour.

Nadou s'était soudain sentie comme happée dans une ruelle. Sans réfléchir, et sous le coup de la surprise, elle avait fait volte face et s'était défendue comme elle avait pu sous l'emprise potentielle d'un agresseur... avec son panier. Certes, celui était vide, mais elle avait frappé de toutes ses forces, droit dans la tête du malotru !

Le pauvre homme s'était alors adossé au mur, apparemment touché par le coup de panier destructeur... C'est alors que Nadou se rendit compte que c'était Candide...

"Nadou, ça va , ce n'est que moi, Candide ...."
Elle se sentit alors fondre de confusion. Elle s'approcha de lui et posa une main délicate sur sa joue rugueuse.
Messire... Je suis vraiment navrée... Je ne vous avais pas reconnu... Je ne vous ai pas trop fait mal ?
Elle lui sourit doucement, puis retira sa main.
Quelle idée de faire peur aux gens par derrière comme ça aussi !
Elle rit furtivement.

Puis elle se rapprocha encore un peu, et se pencha vers son oreille, sur un ton de confidence.
Je viens de quitter Elmer... le chasseur... à l'instant... Où pouvons-nous en parler ? A moins que vous ne désiriez aller vous adonner à quelques ablutions avant..., plaisanta-t-elle en souriant.

Le contact de la main de la jeune femme sur sa joue le réchauffa, il avait l'impression qu'une éternité le séparait de la dernière fois où il avait ressentit cette chaleur.
Je ne vous ai pas trop fait mal ? Non, non, laissons cela puis il la sentit se rapprocher plus prés de lui, si prés qu'il ...
Je viens de quitter Elmer à ces mots murmurés, tous ses sens furent à nouveau en éveil.

des ablutions ? hum je crois que j'ai déjà eu ce qu'il me faut pour aujourd'hui... dit-il en essayant de lui retourner son sourire

Il vaut mieux que nous parlions à l'abri de regards indiscrets, vous ne devez pas prendre de risques inconsidérés, venez
Il l'entraina un peu plus profondément dans la pénombre de la ruelle, à l'abri d'un porche. Il passa son bras autour de ses épaules.

Racontez moi, quels sont ses plans, que vous a-t-il dit ?

On aurait dit deux amants qui volaient un instant de bonheur, personne, en passant prés d'eux, n'aurait pu soupçonner qu'il en était autrement.

Nadou se laissa faire sans ciller lorsque Candide l'entoura de son bras protecteur. Troublée, elle sentait sa chaleur l'irradier.

"Racontez moi, quels sont ses plans, que vous a-t-il dit ?"
Nadou le regarda ; Elmer avait dit tant de choses...

Et bien... Il sait où sont les licornes. Il m'a dit les avoir vues dans la forêt, avec deux hommes qui semblaient en être les gardiens...
Elle le regarda plus fixement.
Il parlait de vous bien entendu, et m'a demandé des renseignements à votre sujet... J'ai menti en avançant ne pas vous connaître.

Nadou serra un peu plus les pans de son manteau contre elle ; leur immobilité dans cette ruelle rendait le froid plus vigoureux.

Il est prêt à tout pour capturer ces animaux, vivants ou morts, afin de dévoiler leur existence aux yeux de tous, et de gagner ainsi la gloire et la fortune.

Enfin, elle baissa la tête et continua d'une voix plus faible après un silence embarrassé.

Et il m'a avoué avoir... tué une des licornes en arrivant à St Brieuc...

Nadou toisa alors Candide, tentant de lire dans ses yeux, alors que son visage semblait vouloir rester impassible...

Nadou avait écouté les recommandations de Candide sans ciller.
Cet Elmer n'avait pas l'air si dangeureux tout de même... Elle n'imaginait pas un instant qu'il pourrait vouloir lui faire du mal. Mais elle devrait de toute manière faire preuve de ruse, afin qu'il ne découvre pas ses agissements. S'il se rendait compte qu'elle informait Candide de ses dires et ses intentions, il ne se confierait plus à elle, et il en était hors de question.

"A mon sujet, vous lui dirait que je suis un alcoolique notoire"
Soit, ceci ne devrait pas être difficile et ne serait qu'un demi-mensonge, compte tenu des effluves que Candide dégageait ce matin là...

Puis elle retint bien les différentes étapes pour une éventuelle prochaine entrevue... Elle se les remémora intérieurement... Lavoir... Arbre creux... Galet... Ce n'était pas bien compliqué. Avec tous ces stratagèmes, elle se sentait telle une espionne dans une mission périlleuse, et toute cette adrénaline la galvanisait vivement.

Il la regardait plus fixement maintenant, tout en restant silencieux. Mais pourquoi ne disait-il rien ? Et pourquoi la regardait-il comme ça ? Nadou allait ouvrir la bouche pour lui demander ce qu'il lui prenait, lorsqu'il l'embrassa furtivement.
Abasourdie, elle ne sut alors quoi dire ni que faire. Elle le regardait, la bouche stupéfaite et l'oeil hagard. Il lui dit quelque chose puisque ses lèvres remuèrent, mais elle n'entendit rien. Elle n'entendait qu'un silence empreint de douceur alors que la foule bruyante s'affairait sur le marché tout proche. Lorsqu'elle reprit ses esprits au bout de quelques instants, il était parti, ne laissant derrière lui que son goût sur ses lèvres.
Là, sa surprise et son trouble se muèrent en ire et contrariété. Pour qui se prenait-il ? Il aurait pu au moins lui demander son avis ! Elle n'aimait pas, mais alors pas du tout, que l'on prenne des décisions à sa place, elle avait toujours été maître des initiatives ! Elle était vraiment contrariée et vexée... Vexée de ne pas avoir osé... Vexée de ne pas l'avoir décidé... Mais cette douceur était toujours là, tenace, et c'est avec ce sentiment contradictoire qu'elle regagna la place bondée.

Il fallait qu'elle retrouve Elmer, de nouveau... Mais elle ne pouvait évidemment pas retourner déjà à la taverne, alors qu'elle venait de le quitter. Tout cela aurait l'air bien trop suspect. Il fallait attendre.
Son panier sous le bras, elle se décida à errer sur le marché, furibonde et troublée, le temps de trouver quoi faire...

C’est en sortant de la taverne qu’Elmer aperçu Nadou, au loin. Elle semblait songeuse, peut être à cause de son charme. Elle avait un panier vide sous le bras. Hâtant son pas, il se précipita vers elle. Il l’appela de loin, voulant simplement lui rendre compte qu’il était là. Il était prêt. Sa dernière information et sa dernière demande étaient prêtes. Lorsqu’elle l’entendit, elle se retourna, pensive.
« Dame Nadou ! Dame Nadou ! J’ai une dernière chose à vous dire… dit-il en arrivant vers elle en courant ».
Il se posta devant elle, droit et fier, comme si sa nouvelle avait une importance capitale. Elle lui dit un « Je vous écoute » qui ne semblait pas très honnête, mais il ne pu s’empêcher de croire que c’était lui, l’auteur des illusions de cette jeune femme.
« Et bien, reprit-il, je sais quand je vais à leur recherche. »
Soudain, il s’aperçu du monde qui les entourait. Mais le brouhaha des gens allait camoufler ses paroles. Pourtant, par précaution, il préféra murmurer.
« Demain, dès l’aube. Voulez-vous m’accompagner ? »

Nadou errait d'étal en étal, lorsqu'elle entendit qu'on l'appelait, au loin. Serait-ce Candide qui revenait déjà la voir ? Elle se tourna en direction de la voix, et reconnut Elmer. Elle n'avait donc plus besoin de le chercher...
Prise au dépourvu, elle se montra premièrement plus distante que ce qu'elle n'aurait souhaité, mais elle l'écouta avec attention.

"Demain, dès l’aube. Voulez-vous m’accompagner ?"
Alors ça y était... Nadou sentit les battements de son coeur s'intensifier, et elle pouvait presque en entendre les échos sourds résonner dans sa tête. Elle déglutit, puis elle se pressa de sourire.

Bien sûr, je vous ai dit que vous pouviez compter sur moi.
Il fallait qu'elle pose quelques questions pour feindre un enthousiasme, et surtout car elle était censée ne jamais avoir vu ces animaux improbables.
Dois-je amener quelque chose en particulier ? Qu'allons-nous faire exactement ? Où devrons-nous nous retrouver ?
Son sourire se décrispa, elle parvenait enfin à paraître de plus en plus à l'aise.

Elmer était aux anges. Il allait pouvoir l’impressionner par son talent de chasseur. Ces licornes feraient leur richesse. Mais il quitta sa rêverie, ne se rendant même pas compte que Nadou cachait un sentiment contraire à ce qu’elle faisait paraître. Il l’avait vu sourire, c’était tout ce qu’il l’importait.
« Oui, lui répondit-il. J’aurais besoin d’une corde assez longue… Si vous avez cela chez vous ! Vous n’aurez rien à prendre d’autres, j’aurais juste besoin de votre présence. Après tout, si vous partagez ma réussite, autant que vous voyez comment vous serez riche. Nous allons les chercher mortes ou vives. Et puis nous les amènerons dans un coin tranquille de la forêt jusqu’à ce que je trouve un homme intéresser pour les revendre. Cela court les rues, ça me prendra peut être une journée. Dès que j’aurais l’argent, je vous en tendrai la moitié. Retrouvons-nous à la taverne Cha Toyante avant le lever du jour. Je n’ai pas de plan, j’ai juste mon arc et mes flèches. »

Nadou avait gardé son sourire de façade tout au long du discours d'Elmer.
Il avait besoin d'une corde... Elle réfléchit quelques instants, faisant mentalement l'inventaire de ce qui se trouvait à son échoppe... Point de corde, se dit-elle. Peut être à la taverne... Mais après quelques réflexions, elle se reprit ; "tu n'as pas besoin de lui trouver une corde, grande sotte, puisque tu n'iras pas chasser les licornes avec lui !"

Je doute posséder une corde messire, mais je saurai m'en procurer une longue et bien solide pour demain, n'ayez crainte.

Elle profita de sa fausse préoccupation à accomplir cette quête bien ficelée pour prendre congé du chasseur. Elle devait prévenir Candide au plus vite, le temps était compté...

Je vais d'ailleurs y courir de ce pas, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, messire.
Elle lui sourit.
Vous m'avez confié là une responsabilité pour le bon déroulement des événements de demain, je ne dois pas faillir à ma mission, lui dit-elle, un air espiègle au coin des lèvres.
Je vous retrouverai à la taverne demain à l'aube, avant que la nuit ne s'illumine.
Pensant alors qu'un geste affectueux serait le bienvenu, elle lui baisa timidement la joue, puis tourna les talons, et prit la rue qui menait à son échoppe, au cas où il la suivrait... Elle attendrait là un moment, puis se dirigerait vers le lavoir...

[venant du lavoir ...]


L'obsurité grandissait quand il arriva sur la place presque déserte, pas de trace de Nadou, longeant les maisons, il passa devant son échoppe, aucune lumière ne filtrait à l'extérieur, il toqua quand même à la porte fermée, pas de réponse.

Où la trouver ? il revint sur ces pas, s'approcha discrètement de la taverne du Cha Toyant, les lumières projetaient aux travers des fenêtres crasseuses un faible halo à l'extérieur. Il jeta un coup d'oeil discret à l'intérieur, devinant une certaine activité de début de soirée, rien que de trés normal. Pas de trace apparante de Nadou ...
Il se rendit compte qu'il ne savait pas où elle habitait, il aurait dû lui demander ....

Il se décida à rentrer dans la taverne, une ou deux bonnes chopines lui ferait le plus grand bien !

[ressortant de la taverne ...]



Aprés sa sortie peu glorieuse de la taverne, Candide se retrouva sur la place, l'air vif fini de le dégriser. Hirsute, pas rasé, empestant le chouchen, la tavernière avait sans doute bien des raisons d'avoir refusé ses avances ...
Maintenant il devait retrouver Nadou, à moins que ce ne soit qu'une fausse alerte, et que le caillou ait été déposé là par des gamins qui jouaient près du lavoir.

Il resta un moment au coin de la taverne, à l'entrée d'une ruelle sombre, adossé au mur. Son regard encore trouble parcourait la place quasiment déserte, si c'était Nadou qui avait mis le caillou, elle sortirait certainement, se doutant qu'il ne résisterait pas à aller à la taverne. De sa position, il pourrait l'interpeller ...

Il ne se sentit pas s'assoupir, debout contre le mur. Son corps glissa lentement le long de la paroi de la taverne, puis chuta violemment la tête la première sur le pavé. Un instant étourdi, il fini par se relever péniblement, se tenant au mur. Il sentit des gouttes perler sur son visage, qu'il essuya d'un revers de main. Le liquide poisseux collait entre ses doigts, sous la faible lumière qui s'échappait de la taverne, il ne vit pas les traces rouge sombre dessinées sur le dos de sa main. Ses esprits étaient revenus, il repris sa position contre le mur, il allait attendre encore un peu avant de retourner dans la foret...

Après être passée au lavoir afin d'y déposer le galet - c'est à dire le caillou - et en ayant profité pour faire sa petite lessive, Nadou était rentrée à son échoppe, son linge sous le bras, d'un pas rapide.
A peine la porte franchie, elle déposa rapidement les tissus humides près de l'âtre de la cheminée après y avoir remis une bûche. Debout devant les flammes dansantes et crépitantes, elle se demandait si elle devait partir à la recherche de Candide, en toute discrétion. Il avait dit qu'il saurait où la trouver... Mais savait-il où elle habitait ? Il n'aurait pas été étonnant qu'il l'eût un jour suivie jusque là...
Dans le doute, Nadou préféra se rendre sur la place, il la trouverait sans doute plus aisément à cet endroit.

Même si les premiers effets du printemps étaient déjà présents, le fond de l'air n'en demeurait pas moins frais, elle resserra donc les pans de son manteau sur elle avant de sortir, à nouveau.

Traversant les quelques ruelles qui l'en séparaient, Nadou arriva sur la place. Elle était presque déserte. Seulement quelques étals permettaient encore quelques achats de dernière minute pour les retardataires. Les tavernes, elles, semblaient bien remplies si l'on en croyait les voix enjouées et les rires gras qui en émanaient.

Marchant lentement, Nadou fit le tour de la place, cherchant la silhouette de Candide qui lui était maintenant familière, en vain.
"Ça ne m'étonnerait pas qu'il soit encore à la taverne en train de boire comme un trou...", pensa-t-elle.
Elle traversa donc la place à nouveau, se dirigeant vers la taverne chatoyante.
S'approchant de la lumière chaude qui filtrait au travers des fenêtres, elle distingua une silhouette adossée au mur. C'était lui.
Hâtant le pas pour le rejoindre, elle commença :
Messire, vous aviez donc compris le message... Excusez moi, je n'avais point trouvé de gal...
Elle suspendit sa phrase alors qu'elle était maintenant près de lui. Son visage était maculé de sang. Elle posa une main sur son épaule, le regardant, un peu affolée.
Mais vous saignez ! Que vous est-il arrivé ???
Tout en parlant, elle fouilla dans sa poche pour en sortir un mouchoir blanc, avec lequel elle commença à essuyer doucement son front.

Laissez, ce n'est rien, je ... *hips* ... suis tombé tout à l'heure Il lui prit le poignet, doucement mais fermement et retira sa main de son front

Votre message, j'ai ...*hips* .. eu un doute, mais je suis venu, au cas où ... Il n'avait pas lâché son poignet, il la regarda fixement, d'un regard que troublait le chouchen, et peut être autre chose, essayant de deviner quelle était l'information qui lui valait le plaisir de cette nouvelle rencontre.

*hips* ... Il fallait que vous me voyez ? *hips* Il sourit, gardant son poignet dans sa main Je suis *hips là Ses hoquets commençaient à l'énerver, et surtout trahissaient son état d'ébriété avançé ... Déjà qu'il lui avait volé un baiser, il faudra bien qu'il le lui rende, maintenant ou plus tard ...
cette pensée le fit sourire à nouveau

Je vous écoute, Nadou... Il s'approcha de la jeune femme, gardant un oeil sur la place, le chasseur ne devait pas les voir ensembles, sa sécurité, à elle, en dépendait.

Nadou ressentit une légère vexation lorsque Candide la retint alors qu'elle lui proposait son aide.
Bon sang ce qu'il empestait l'alcool... Nadou contint une grimace alors qu'il s'approchait d'elle, lui maintenant toujours le poignet fermement.

"Je vous écoute, Nadou..."
Il fallait qu'elle lui dise tout ce qu'elle savait. Dans le ton de la confidence, elle parla.
Elmer, le chasseur, a planifié de m'amener voir les licornes demain matin à l'aube. Il m'a demandé de lui trouver une longue corde, mais je ne sais pour quoi en faire... Nous devons nous retrouvez lui et moi à la taverne Chatoyante avant le lever du jour.
Nadou prit une profonde respiration.
Voilà, vous savez tout... Que dois-je faire ?

Elle regarda Candide, il avait le regard embrumé, vitreux. Il devait être bien malheureux pour se noyer ainsi dans l'alcool...

Il l'écouta attentivement, enfin dans la mesure où son esprit le lui permettait. Ainsi donc c'était pour le lendemain ...

"... vous savez tout... Que dois-je faire ?..." Il la regarda, se rendant compte qu'il lui tenait toujours le poignet, la relacha sans un mot, prisonnier de ses pensées, il fit un pas en arrière, lui tournant à demi le dos. Besoin de réfléchir, vite. Il ne restait que cette nuit à attendre, demain le chasseur serait hors d'état de nuire, il devait rentrer dans la foret, prévenir Stéline et l'autre fantôme, mettre les licornes à l'abri ... et se dessouler !

Il lui fit à nouveau face, soutenant son regard.

Merci Nadou, vous avez fait de l'excellent *hips* travail, une véritable espionne. Ce qu'il faut faire ? faites comme il vous y invite, apportez lui son matériel, si vous le trouvez...

il marqua une pause, indécis, il ne voulait pas que la jeune femme prenne plus de risques, elle avait largement fait sa part des choses,.
Accompagnez le jusqu'à l'orée du bois, mais restez en retrait, ne vous melez pas de ce qu'il se passera sous le couvert de la foret, prétexter faire le guet, ou autre chose ...
Je ne voudrais pas qu'il vous arrive malheur.

Il commençait déjà à penser à ce qu'il se passerai aprés, il faudrait qu'il l'invite à retourner au salon oriental, passer un moment agréable, et surtout la remercier de sa précieuse aide. Enfin, il pensait que la remercier serait un bon pretexte pour la rencontrer à nouveau et parler d'autre chose que du chasseur et ses projets morbides.
Il lui souria à cette pensée ...

Nous nous reverrons plus tard, quand cette *hips* journée sera finie .... il y a une chose qu'il faudra que je vous rende ...

Sans attendre de réponse, sans lui laisser le temps de pouvoir en faire une, il tourna les talons, la démarche mal assurée et disparut dans la ruelle.

Orage etait parti avec gigi faire des emplette... Sortir leur faisait du bien... Elles passaient dans les étals pleines de bonnes odeur. Un tour chez les boucher, puis un arret au stand des légumes. L'arrivée du printemps rendaient les étals tres colorés et elles ne savaient ou donner de la tête.
Neamoins, Orage, pensait encore aux deux lettres que neap lui avait envoyé elle était inquiete...

Le panier se remplissait au fur et a mesure, apres la viande et les légumes, c'est vers un marchand de pain et de friandises en tout genre qu'elles s'arretèrent. Le ventre d'Orage gargouillait... Elle commencait a avoir faim.

Aussi, elle acheta du pain et plusieurs gateaux qu'elles consommerent avec envie.

Une fois les emplettes terminées et les friandises avalées, Orage se pencha vers sa marraine

Gigi, cette grossesse me fatigue et les courriers de neap ne m'ont pas rassurés, est ce que ca te dérange si je t'abandonne pour rentrer lui écrire a la maison?

gigi acquiesca et tout naturellement répondit a Orage qu'il n'y avait pas de probleme...

Par contre marraine, hors de question que tu passe ton temps a travailler a ton échoppe tous les jours.... tu as interet a revenir me voir hein???


Les deux femmes s'embrasserent, et Orage repris le chemin de chez elle